Ton Boul'
Ma belle enfant, ton complexe, cette hérésie, est ma friandise.
Ton boul. Ton fessier.
Je l’ai aperçu cet après-midi alors que j’étais assis à une terrasse. Je n’ai vu que lui ; toute autre partie de ton corps n’était qu’une déduction. Il a les formes contondantes d’un objet qui m’assomme sans me toucher.
On a l’impression qu’il essaie de confondre la contenance d’un jean conçu pour le seoir, le mouler.
A chaque mouvement de ton bassin, sorte de dandinement naturel et érotique, ton vêtement devient un vase dont on espère le débordement. Et quand mon regard consent à accorder un peu d’intérêt au reste, ton verso devient une machinerie se mouvant au rythme du balancier que sont tes cheveux, de ton déhanchement et des clapotis de tes talons sur le pavé.
D’ailleurs, tes talons son tristes. Eux, qui d’habitude sont l’esbroufe des demoiselles qui n’ont en guise de fessier que le prolongement de leur dos, ploient sous les rondeurs massives et justes de ta croupe (Dieu, que ce mot est laid). Tes fesses n’ont pas besoin d’eux.
Jean D’Ormesson se demande si l’existence n’est qu’une parenthèse entre deux néants. Je me suis posé la même question concernant ton boul, quand je l’ai comparé à celui de tes deux amies qui marchaient l’une et l’autre à chacun de tes côtés.
(J'ai désespérément cherché une photo à la hauteur de ce que j'ai vu... En vain)