Frankenstein

Publié le par mahogany

http://3.bp.blogspot.com/-WIaGaOb4Cl4/TaQOgkOG0SI/AAAAAAAAE0g/iFBhlSUTDVU/s1600/24%2B1635%2B40%2BGeorges%2BDe%2Bla%2BTour%2BLa%2BMadeleine%2BNat%2BGall%2Bof%2BArt%2BWashington.jpg

 

Voilà ce que je crois :

Tu n’as pas peur des autres. Tu as peur de ce que tu te permets. Tu as peur de toi à travers les autres. Tu trembles à l’idée de tomber sur quelqu’un qui te fustigerait comme tu fustiges, qui te jugerait comme tu juges. Alors tu caches, tu omets, tu maquilles tout ce que tu es vraiment. Tu es un Sniper.

C’est une sorte de schizophrénie : La peur d’être surpris par soi-même alors que l’on erre aux frontières de sa dignité.  

Il suffirait juste que tu te contrôles. Il suffirait que tu tempères tes allants pour ne plus avoir à les craindre. Il suffirait que tu cesses d’être le bourreau de tes propres fantasmes.

Mais je crois que tu en es incapable. Je crois que tu es prisonnière de toi-même et que tu ne contrôles plus rien. Tu es tout aussi incapable de taire tes brimades que de leur faire face. Tu es la déification de ton égo au détriment de ta personne, comme si cet égo était devenu une entité à part entière. Tu es la mise en abîme de ta propre personne.  Tu es impuissante.

Transition toute trouvée pour parler d’amour.

Tu dis être amoureuse.

 Il  a dompté ton égo qui t’avait lui-même assujetti. Toi, au rez-de- chaussé de ta propre vie, paillasson de ta hiérarchie mystique, te voilà animée d’un ressentir paradoxal: Il t’a affranchit de ton égo, donc de toi-même.

Mais tu l’avais aussi créé pour te défendre, cet égo et voilà qu’il est en train de ployer. Alors comment le considérer lui, "celui que tu aimes " : L’être qui te sauve de toi-même ? (C’est exactement ce que Luchini explique quand il parle des attentes inhérentes à celle qu’il aimerait : Il voulait qu’elle le sauve de lui-même. Il ajoute même : « C’est impossible, personne ne peut vous sauver de vous-même »). Mais te sauver de toi-même c’est tuer tes défenses, ton égo, ce monstre que tu as créé et qui, bien qu’échappant à ton contrôle, a défini le compromis moral qui régit ta vie aujourd’hui. Après tout, tu as toi-même choisi d’être esclave de ton égo.

Ou alors, cet être aimé deviendra-t-il ton égo de façon matérielle, palpable, vivante ? Est-il le Frankenstein  de tes chimères ?

En somme, la vraie question est : Vas-tu rajouter un troisième niveau à ton asservissement, ou ton « amoureux » va-t-il simplement prendre la place de ton égo ? Vas-tu lui déléguer tes craintes ? N’auras-tu désormais plus peur de toi-même, mais uniquement de lui ?

Je vais te dire ce que je crois.

Je crois que tu l’aimes parce qu’il ressemble à ton égo. Je crois qu’il est le résultat d’un métissage entre l’aile protectrice de ton égo et tes craintes envers toi-même. Tu l’aimes parce-que tu le crains. Tu l’aimes parce que tu te crains. Tu l’aimes parce qu’il est toi.

Oui, voilà ta définition de l’amour. Un métissage entre ce que tu aimes et ce que tu crains de ta propre personne.  

Publié dans Introspections

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article