La tortue de la fable
Quand la contrainte devient salutaire.
Pourquoi fuit-on les responsabilités ? Parce qu’on estime quelles brident nos libertés, qu’elles sont la muselière de notre libre arbitre. Cet amalgame est révélateur de la facilité avec laquelle on peut leurrer sa raison pour aller dans le sens qui arrange notre égo.
On ne veut être responsable de rien pour ne jamais subir de procès.
Anticipation pessimiste.
Imaginons qu’un soir, notre liberté nous permet tout, mais que malheureusement, il n’y ait rien à faire qui rassasie nos aspirations… Tout ce que disponibilise notre présent est inapte à contenter nos désirs… En gros, malgré le fait qu’on puisse faire ce que l’on veut, il n’y a rien à faire.
Vous savez ce qu’il nous manquerait ? Une contrainte. Quelque chose qui ne permet pas que l’on se sollicite.
Un couple. Un enfant. Une responsabilité.
J’ai amoncelé les responsabilités transitoires, ce qui était une perte considérable d’énergie.
J’aurais du pérenniser une sujétion, native d’un compromis entre ma soif de liberté et ma peur de solitude, le tout à l’échelle d’une vie.
C’est compliqué, hein, avec tous ces mots barbares ?
En gros, je viens de dire qu’au lieu de me fixer des objectifs modestes, car facilement et rapidement atteignables, j’aurais du en imaginer un seul, à l’échelle d’une vie. Tomber amoureux par exemple. Ou pire, avoir un enfant…
Je n’aurai par conséquent pas droit à l’ennui.
M’enfin…
Je demeure le passager ratant volontairement son train tout en prétextant être la tortue de la fable.