Terre-de-Haut
Noyé que j’étais dans une indifférence que j’estimais illégitime, je savoure aujourd’hui une nano renommée locale, exilé outre-Atlantique, miettes qui auraient jadis suffit à désinhiber ma reconnaissance.
Je n’ai toujours pas compris pourquoi il a fallu que je parte pour avoir la chance d’y devenir quelqu’un.
En me remettant en question, j’estompe ma rancœur, car il m’est également arrivé de me lancer dans une quête tourmentée à la recherche de cette autre dont j’avais forcé le départ en la laissant à l’abandon.
Sous les conseils de ma raison, mon égo est devenu moins revanchard, moins que ma mémoire.
Rancœur et amour. Plus profonds sont les sentiments tus. Plus forte est la dualité.
Si la douce Nantes ne m’avait offert son sein afin de finir mon sevrage de la vie, je serais, aujourd’hui encore, un Petit Poucet.
Terre-de-Haut, mon amour pour toi n’est jamais mort, moi le bohémien dont tes cartes postales tapissent les murs de ma caravane.