Bilan d'usage
Faire un bilan semble d’usage en des jours semblables.
Quel pourrait-être le mien ?
Celui d’un spectateur de sa propre vie, l’histoire d’un enfant qui se croyait homme, d’un homme dupé par le temps.
J'ai l'impression d'être un décalage, un recueil d’actes manqués.
J’ai vécu en une année tout ce que j’aurais du vivre des années auparavant. Le petit homme dépendant à son indépendance ne vise pas bien. Il a visé la liberté, il a obtenu la solitude.
C’est l’histoire d’un enfant dont la tête est trop petite pour contenir toute son imagination, et qui, par conséquent, laisse fuir des rêves ; l’histoire d’un cœur suspendu à la baguette du même chef d’orchestre depuis une ère qui semble débuter aux coulisses de ce temps ; l’histoire d’un esprit torturé par une dualité qui oppose son besoin frénétique de contrôle, et son désir tant ardent que secret d’appartenir.
La vie est un jeu de dames ; je suis un pion sur une case blanche.
J’ai 26 ans aujourd’hui.